Histoire

Dix ans de la pose de la première pierre à la constitution d’une Fédération Suisse

En 1930, trois associations locales d’agents généraux d’assurance ont vu le jour presque simultanément. Deux d’entre elles naquirent à Genève qui se donnèrent pour but de régler, par branche, des questions spécifiques. La troisième association fut créée à Berne et ses fondateurs l’ont dès l’origine conçue comme un noyau destiné à devenir une association nationale. L’assemblée de fondation du 15 décembre 1930 a réuni pas moins de 20 membres.

A Berne, à peine trois ans plus tard, le 8 avril 1933, « l’Association centrale suisse des Agents généraux de toutes les branches d’assurance » était portée sur les fonts baptismaux. Les deux associations genevoises, les associations cantonales de Berne, Bâle et Zürich ainsi que de nombreux membres individuels provenant de toute la Suisse étaient présents à cette assemblée constitutive qui rassemblait 115 membres votants.

En 1934, les sous-sections – comme on appelait alors les chambres régionales – de Soleure et St-Gall ont rejoint l’association alors que les deux associations régionales de Genève fusionnaient pour devenir la Chambre Genevoise. A cette époque déjà, la création d’un secrétariat professionnel était en discussion. 1935 vit l’adhésion de l’Argovie et de Lucerne, suivis l’année suivante par les sections récemment créées de Fribourg, Lausanne et Neuchâtel puis, en 1937, par les Grisons. Le canton du Valais s’associa en 1941, après un regroupement de ses membres et le cercle s’est refermé en 1943 avec l’entrée de la section tessinoise.

Une forte représentativité, grâce à un taux de participation de plus de 80%

A un moment dont nous n’avons pas gardé la date précise, les agents généraux de Bienne et du Jura Bernois, se séparèrent « d’un commun accord » de la section bernoise. « L’Association Centrale des Agents généraux d’assurance », ainsi qu’elle fut renommée 25 ans après sa fusion, rassembla depuis lors 15 sections régionales mais plus de membres individuels. Quelques décennies s’écoulèrent jusqu’à la fondation de la chambre jurassienne des agents généraux qui rejoignit la fédération centrale en tant que 16ème et dernier membre. A un moment donné, le nombre de sections s’est temporairement réduit à 10, suite à diverses fusions (Berne avec Bienne puis Soleure; Argovie et les deux Bâle; Grisons avec la section Suisse orientale) et quelques sorties. Aujourd’hui, la « Fédération Suisse des Agents Généraux d’Assurance », comme elle se nomme maintenant depuis plusieurs décennies, est à nouveau au complet. Elle rassemble les 12 sections régionales existantes et est plus que jamais, et dans toute la Suisse, un représentant légitime de la profession. La Suisse alémanique compte 5 sections, la Suisse romande 6. Avec la section Tessinoise, la Suisse latine est donc majoritaire. Au moment où ces lignes sont écrites, le degré d’organisation dépasse 80%. Cela signifie que la fédération compte près de 500 membres parmi les 600 agents généraux actifs en Suisse. La voix de la FSAGA est de ce fait indubitablement crédible et représentative.

Du système du vorort à un comité central avec secrétariat permanent

Jusqu’en 1988, la Fédération Suisse a fonctionné sur le principe du vorort et d’une assemblée des délégués. Tous les trois ans, la conduite de la Fédération était transmise à une autre section régionale chargée de composer le comité et de gérer les affaires de la Fédération. En 1988, à Lugano, l’assemblée des délégués décida de renoncer au système du vorort pour créer un comité central et le doter d’un secrétariat permanent. En 1996 et 1997, soutenue par des professionnels de la branche, la Fédération a lancé une campagne de communication qui a amélioré sa visibilité et généré beaucoup de goodwill. Parallèlement aux effets majoritairement positifs, un flyer a malheureusement provoqué une réaction disproportionnée de la Poste Suisse qui a lancé une procédure judiciaire. Par faute de moyens, la Fédération a dû renoncer à la disputer.

Lors de l’assemblée des délégués de Stans, en 2000, l’organisation a été une nouvelle fois adaptée. Dans la période 1997-1999,  avec  l’aide de conseillers externes, la Fédération avait actualisé sa politique et modernisé son image professionnelle. Elle s’était également dotée d’un nouveau système de conduite. Depuis lors, les présidents des chambres régionales composent le comité et l’assemblée des délégués a été remplacée par un congrès triennal. Selon un tournus planifié sur le long terme, le président est élu pour une année mais il fonctionne tout d’abord une année comme président elect puis encore une année en tant que past president. Ainsi, même avec une période de fonction limitée à une année, la transmission du savoir au sein du bureau et du comité est garantie et la charge de travail présidentielle est ainsi répartie sur plus d’épaules. Le comité désigne un bureau, chargé du traitement des affaires courantes et auxquel appartiennent le président, le président elect et le past president.

Conjointement à l’élection du premier comité central, la fédération se dota en 1988, lors du Congrès de Lugano, de son premier secrétaire central. Urs Marolf, avocat et notaire à Berne, a depuis lors vécu tous les changements qu’a connu notre profession et il a accompagné la Fédération contre vents et marées. Grâce à sa longue expérience et à son savoir étendu, il a incorporé en quelque sorte la continuité de notre association. En 2014, à l’issue du 4ème Congrès à Genève et après un quart de siècle d’activité, Urs Marolf a reçu les hommages des membres pour son engagement de longue date et a remis le flambeau. La succession est liée à un changement du système: le secrétariat central est dès lors domicilié auprès du Groupe de conseillers en gestion pour les organisations sans but lucratif (B’VM) à Berne et la direction est assurée par David Wahli, Économiste d’entreprise HES.

Initiateur de l’AFA …

Durant sa longue histoire, la Fédération s’est attaquée à nombre de questions et elle a exercé une influence certaine. Il suffit de citer quelques mots-clé comme libéralistion, dérégulation, modification de contrats par certaines compagnies, restructurations, redimensionnements, canaux alternatifs de distribution, registre des intermédiaires, etc. La FSAGA a soutenu la création et le développement des associations d’agents généraux propres aux compagnies (organisations inhouse). Durant les discussions relatives à la 2ème réforme de l’imposition des entreprises, la FSAGA était prête à lancer un référendum. Tout dernièrement, elle a participé aux principales procédures de consultation (Loi sur la Surveillance des Assurances et Ordonnances; Loi sur le Contrat d’Assurance). La FSAGA poursuit en outre son engagement en faveur de la formation professionnelle, comme le veut une très ancienne tradition: l’actuelle Association pour la Formation en Assurances a été créée à la suite de plusieurs initiatives des Agents généraux et de leur Fédération. En 1937, la „Schweizerische Kommission für Versicherungsfachprüfungen“ a été créée sur leur initiative. Toutes les entreprises suisses d’assurance ainsi que les associations professionnelles et d’autres cercles intéressés y ont participé. Durant les 21 premières sessions d’examens fédéraux, un millier de candidats ont obtenu le titre d’ Employé diplômé en assurances ». La moitié d’entre eux figuraient parmi les employés des agents généraux, un tiers supplémentaire provenait du service externe! Un pas décisif en matière de formation fut franchi, toujours à l’initiative des agents généraux, par la fondation de la « commission suisse pour la formation professionnelle dans l’assurance privée », commission au sein de laquelle étaient représentées les associations professionnelles des compagnies, des agents généraux, du service interne et du service externe ainsi que l’ASDA et la Société Suisse des Employés de Commerce SEC. Dans le système de formation professionnelle organisé pendant des décennies sur un système de milice, les agents généraux ont tenu un rôle clé.

… membre fondateur de la caisse de compensation « Assurance »…

La Loi fédérale sur l’Assurance Vieillesse et survivants est entrée en vigueur le 1er janvier 1948. On doit aux pionniers de la FSAGA d’avoir su reconnaître l’air du temps et d’avoir développé la vision ayant mené, conjointement avec l’Association Suisse d’Assurances ASA, à la fondation de la Caisse de compensation 81 « Assurance ». Une assemblée extraordinaire des délégués fut convoquée pour le 27 septembre 1947, par lettre du 24 septembre. Cette assemblée mémorable s’est tenue à l’hôtel Bristol de Berne et a pris, sous la forme authentique, la décision suivante:

La Fédération Suisse des Agents Généraux d’Assurance et l’Association Suisse des Compagnies d’Assurance concessionnées créent une caisse de compensation professionnelle, au sens des articles 53ss de la Loi fédérale sur l’Assurance Vieillesse et Survivants du 20 décembre 1946. Cette décision a été prise à l’unanimité des 270 (deux-cent-septante) suffrages exprimés. Le quorum défini à l’article 53 alinéa b est ainsi atteint.

Le 1er janvier 2009 vit l’entrée en vigueur de la nouvelle loi fédérale sur les Allocations familiales du 24 mars 2006. Là aussi, FSAGA et ASA firent cause commune. Les délégués des deux institutions fondatrices se réunirent le 28 mars 2008 à l’hôtel Savoy Baur en Ville de Zürich. Lors d’une cérémonie festive, ils portèrent leurs signatures au bas des statuts de la Caisse d’Allocations Familiales « Assurance » nouvellement créée.

… et membre fondateur du BIPAR

La Fédération est également présente au niveau international, ce qui lui permet de déceler les tendances et évolutions futures. En effet, ce qui est projeté ou décidé à Bruxelles finit, après un certain délai, par être appliqué en Suisse également. Dans les années 1930, la FSAGA a été membre fondateur du BIPAR (Bureau international des producteurs d’assurances et de réassurances, maintenant Fédération européenne des intermédiaires d’assurances) et, à ce titre, elle occupe aujourd’hui encore un poste au comité. Elle a eu plus d’une fois l’honneur de fournir un président ou un secrétaire général à l’institution qui est – et de loin – la plus importante association professionnelle d’intermédiaires en assurance du monde.

Efficace et tournée vers le futur

Depuis les années 1990, les changements n’ont pas manqué et le monde de l’assurance en Suisse est devenu plus volatil et imprévisible. La Fédération est solide et dotée d’une structure efficace. Dans le futur comme par le passé, elle s’engagera en faveur de ses membres et apportera sa contribution au développement de l’assurance privée.